Paul Rastocle, le Tanbouyé emblématique de la Martinique

Paul Rastocle, une figure incontournable du patrimoine culturel martiniquais, est né en janvier 1932 à Lassalle, Sainte-Marie. Issu d'une famille où le bèlè n'était pas une tradition, il a découvert sa passion pour cet art à l'âge de 13 ans, aux côtés de son frère Benoît.

C'est grâce à l'excellent tanbouyé Anasthase «Féfé» Marolany qu'il a développé ses talents de percussionniste, observant avec attention chaque geste et mouvement.

Malgré sa préférence pour la main droite, contrairement à Féfé Marolany, Paul a adopté sa technique, utilisant habilement ses mains pour créer des rythmes captivants sur le tambour bèlè. Suivant les traces de son modèle, il a participé à de nombreuses rondes de damyé dans sa jeunesse, jusqu'à ce qu'un incident le tienne éloigné de la scène pendant près d'une décennie.

En 1972, Paul Rastocle rejoint le groupe folklorique de Mme Renard à la Maison des Jeunes et de la Culture du Marigot, marquant ainsi son retour sur le devant de la scène. Sa rencontre avec Eugène Mona en 1976 a été déterminante, l'amenant à devenir tanbouyé officiel de son orchestre jusqu'au décès de Mona en 1991.

Par la suite, Paul a renoué avec la musique aux côtés de son frère Benoît, sans être affilié à aucun groupe en particulier, mais jouant régulièrement avec divers ensembles.

Soucieux de préserver et de promouvoir le bèlè, Paul Rastocle a participé à de nombreuses manifestations et tournées organisées par la Maison du Bèlè depuis 2004. Sa contribution au succès des échanges culturels avec d'autres pays, tels que le Brésil, la Réunion, le Sénégal et Haïti, a été remarquable, faisant de lui un ambassadeur de la tradition martiniquaise à l'échelle internationale.

Artiste musicien accompli, Paul Rastocle est aujourd'hui reconnu comme l'un des maîtres du bèlè, un véritable gardien de nos traditions.

À l'occasion de son 90e anniversaire célébré le 15 janvier 2022, il a rassemblé une partie de sa famille et quelques invités dans le respect des gestes barrières, témoignant ainsi de son attachement à la préservation de notre héritage culturel.

Yo doublé'y ba Jojo