Françoise Ega : L'inspiration vivante d'une lutte pour l'égalité et la justice sociale

Françoise Ega, née Françoise Marcelle Modock le 11 novembre 1920 à Morne-Rouge en Martinique, est une figure emblématique de l'activisme social, de l'écriture et de la défense des droits des migrants caribéens en France. Reconnue pour son rôle de leader au sein de sa communauté, ses efforts et ses écrits ont marqué une période cruciale de l'histoire des femmes antillaises françaises, de la fin de la Seconde Guerre mondiale à la fin de la colonisation.

L'engagement précoce de Françoise Ega contre l'injustice et les inégalités est intimement lié à son parcours de vie. Après avoir déménagé dans l'Hexagone pendant la Seconde Guerre mondiale, elle rencontre Franz Ega, son futur mari, qu'elle épouse à Paris en 1946. Ensemble, ils s'installent à Marseille, où Françoise s'investit profondément dans la communauté caribéenne.

En tant que fondatrice de programmes de soutien après l'école et d'associations telles que l’Amicale des travailleurs antillais et guyanais (AMITAG) et l'Association culturelle et sportive antillo-guyanaise (ACSAG), Françoise Ega œuvre pour l'intégration et le bien-être des migrants des Antilles et de la Guyane française. Son impact se manifeste également à travers son travail dans les formalités administratives, l'alphabétisation des adultes et sa contribution à la création d'espaces publics.

Le décès de Françoise Ega en 1976 à Marseille n'a pas terni son héritage. Ses écrits, notamment "Le Temps des Madras" (1966) et "Lettres à une noire", publié posthume en 1978, continuent de résonner avec force.

À travers ces ouvrages, elle explore les thèmes de l'aliénation, de l'exploitation et du nationalisme, donnant voix aux expériences et aux luttes des migrants caribéens dans l'après-guerre.

Françoise Ega demeure une figure inspirante, non seulement pour sa communauté, mais aussi pour tous ceux qui luttent contre l'injustice et aspirent à un monde plus équitable.

Son héritage perdure à travers ses écrits et les actions de ses enfants, engagés dans la lutte contre l'illettrisme au sein du Comité Mam'Ega.