- par JMR
- Jun 21, 2023
Saïna Manotte incarne la vitalité et la diversité de la création artistique guyanaise.
Autrice, compositrice, productrice, mais aussi romancière avec son ouvrage « Un zakari et une danse », elle se distingue par un style unique où se mêlent tradition et modernité. Originaire de Mana, elle se définit comme une artiste « très authentique et foncièrement guyanaise : créole, variée, de plusieurs influences ».
Sa passion pour la musique, la danse et le chant remonte à l’enfance. « Depuis mes 5 ans je fais de la musique, de la danse, du chant. Ma mère m’a inscrite très jeune à l’école de musique », confie-t-elle.
Après des débuts à Saint-Laurent-du-Maroni, elle se passionne pour l’orgue, suivant des cours chaque samedi entre Saint-Laurent et Cayenne.
Le parcours de Saïna Manotte est aussi éclectique que sa musique. Après une licence et un master en musicologie, orientés vers l’étude des rythmes traditionnels guyanais, elle obtient un diplôme de danse au conservatoire. Diplômée, elle devient professeure de musique au collège, tout en continuant d’écrire des textes, des poèmes et des chansons pour le plaisir.
Le déclic vient de son époux, Maxime, qui l’encourage à partager ses compositions sur les réseaux sociaux. « C’est parti dans tous les sens et c’est comme ça que ma carrière a commencé », explique-t-elle.
Aujourd’hui, elle vit de la musique et garde un souvenir ému de ses débuts : « On faisait vraiment tout à deux. Ce n’était pas parfait, mais on faisait du mieux qu’on pouvait. Maxime était devant la salle à faire entrer les gens et cinq minutes après, il était sur scène avec moi en train de faire un duo. »
Saïna Manotte ne cache pas ses racines : « La culture guyanaise est le ciment de ma musique. Quand j’ai commencé à écrire mes premières chansons, comme “Guyane ki sa ki rivé to ?”, je parlais de la Guyane. »
Son univers musical est hybride, ouvert sur le monde, mais toujours ancré dans la tradition guyanaise. Elle intègre des styles variés, du RnB au kompa, en passant par les rythmes traditionnels comme le Kasékò, le Kanmougwé et le Béliya.
« Il est difficile pour moi de définir ma musique parce qu’elle est hybride, très ouverte mais profondément ancrée en Guyane », précise-t-elle. Le kompa occupe une place particulière dans son cœur, notamment grâce à l’influence de son père, grand amateur de ce style musical.
Pour Saïna Manotte, tout peut être source d’inspiration. Si l’amour revient souvent dans ses textes, elle aborde aussi des sujets plus profonds, comme l’identité, la résilience ou la vie quotidienne...